Il était une fois une série superbe contant les exploits d'une équipe soudée et complémentaire qui faisait régner la loi et l'ordre dans tous les pays du globe. Une série intelligente, bien écrite, parfaitement interprétée et réalisée. C'était chaque semaine pour le téléspectateur 45 minutes de pure joie.
Et puis un jour, vint un méchant sorcier du nom de Tom CRUISE. Ce sinistre sire n'avait jamais rien compris a la série originelle. Mais il savait que le mythe était encore tenace et qu'il allait pouvoir amasser une fortune considérable en faisant une adaptation cinématographique. Ainsi naquit Mission impossible : le film.
Avouons le tout de suite, nous détestons cette chose qui se veut l'héritière de l'IMF de notre enfance. Ce n'est pas sur le forme que se porte notre déception mais sur le fond. En effet, sur la base stricte de la réalisation, il n'y a rien a dire. C'est un excellent film d'action, prenant et angoissant juste ce qu'il faut. un film que nous aurions applaudit des deux mains s'il s'était appelé par exemple : Tom CRUISE sauve le monde. Seulement voilà, le film s'appelle mission impossible et c'est la que se situe le problème.
De fait, lorsque l'on se prêtant lié a une série qui a derrière elle un mythologie et un vécu scénaristique, il ne faut pas rompre ce contrat de réalité. Or, c'est exactement ce que s'évertue a faire le film : ne pas tenir compte du vécu de la série tout en méprisant les spectateurs qui ont apprécies les épisodes des années soixante. En cela déjà, le film est une vaste fumisterie.
Bien sur, vous pouvez me rétorquer que l'on trouve dans cette adaptation les éléments rituels ou gimmicks qui sont ancrés dans notre mémoire collective. effectivement, on retrouve la musique réorchestrée de Lalo SHIFFRIN, il y'a le message qui s'autodétruit, les masques. Mais cela suffit il a faire un bon film ? Certainement pas. l'élément le plus important de tout film est et reste le scénario. et là, c'est la catastrophe.
L'intérêt premier pour le téléspectateur de la série mythique était de se laisser guider par la machination mise en place par l'imf et de savourer le coup de théâtre de final qui révélait dans toute sa splendeur la mécanique psychologique mise en place par Jim PHELPS. que sont nombreux les épisodes où on se demandait jusqu'à la dernière minute : 'Mais bon sang, où veulent il en venir ??'.
Point de tout cela dans le film, aucune machination parfaitement huilée. Au contraire, c'est une succession de scène parfaitement prévisibles, simplistes, qui font insulte a l'intelligence du spectateur. Ce qui faisait le sel de la série, la psychologie, est ici totalement absente.
Et que dire du personnage de Jim PHELPS, ici transformé en traître. c'est a mon sens la plus grande erreur de l'histoire des scénarios. Encore quelqu'un qui n'aiment pas que l'on touche a ses idoles direz vous. Et bien non, pour formuler cette critique, je me place uniquement au point de vue logique. Il est impossible, entendez vous, impossible, au point de vu du vécu et de la psychologie du personnage, d'en faire un traître. Le scénariste donne comme explication a la défection de jim, le fait qu'il ne se reconnaît plus dans l'idéologie de son pays. Or avancer cela , c'est méconnaître le personnage de jim PHELPS. En effet, Jim n'a jamais agi en fonction de l'idéologie des usa mais uniquement en fonction de sa propre conscience. Il n'agit pas pour promouvoir l'idéologie capitaliste mais seulement parce que ce qu'il voit lui parait injuste moralement. C'est sur un plan moral que jim agit et non sur un plan idéologique. Je n'aurais pas réagi pareillement si le traître avait été Dan BRIGGS, le premier chef de
l'imf. En effet ce personnage agissait pour des motifs idéologiques. Et pour lui, la trahison aurait pu se justifier.
Bref mission impossible le film montre une méconnaissance totale du contrat de réalité de la série et encore une fois, il est une insulte pour tout amateur des scénario d'orfèvres de Mr GELLER.